Faits/méfaits divers
Les logements ‘Caserne’ à Mons, Atelier d’architecture Matador
L’ensemble des logements « Caserne » à Mons, livré en 2014, prend vie et sens depuis quelques mois. Les diverses pièces du puzzle d’une réflexion urbaine initiée depuis les années 2000 ont pris place, les espaces publics sont pour l’essentiel achevés et l’occupation des appartements est en cours.
Contexte général
L’îlot de la caserne Léopold, situé à 500 m de la Grand Place, dans la partie nord-est, à la lisière de la deuxième enceinte médiévale, représentait une des dernières réserves constructible au cœur de la ville ancienne. On comprend — dès lors — pourquoi depuis la fin des années nonante ce territoire symbolique fait l’objet d’interventions ciblées organisées par la Ville de Mons. Ces interventions ponctuelles sont plus le fruit d’une intention urbaine diffuse que l’application stricte d’un canevas juridique et technique régulateur. Ce n’est qu’en 2003, alors que de nombreux projets sont en cours de réalisation ou d’étude, qu’un plan masse |1| sera élaboré à la demande de la Ville. On peut dire à ce titre que c’est bien le front de logements qui sera porteur de la mission de rassembler les mailles éparses du tricot. Le processus en est d’autant plus intéressant qu’il démontre que l’essaimage des différentes réalisations plus ou moins pertinentes participait d’une attitude latente qui s’est révélée sous la forme d’un plan masse rétroactif.
La cohérence du résultat conforterait l’idée que c’est par le processus lui-même et donc les gens qui le conduisent (sans trop d’a priori) que les choses prennent place dans un dialogue dont on ne peut jamais clore la forme avant qu’elle ne s’achève et fonde « la ville » (un fragment).
La Ville de Mons a appliqué une méthodologie pragmatique et prospective qui a permis un pilotage sur le long terme d’une opération aux multiples partenariats.
Le projet de logement
Le programme réalisé comprend 126 appartements majoritairement traversants, de surfaces et de typologies très variées, donnant sur un grand espace public côté ville et sur deux jardins privés collectifs en intérieur d’îlot. Le gabarit correspond à un R +3 pour le petit bâtiment et à un R +3 avec un penthouse en retrait au R +4, pour la longue barre, offrant une vue panoramique sur le centre ancien et ses environs. Quelques fonctions de services et de commerces au rez-de-chaussée et un parking souterrain de 150 places achèvent l’équipement.
Le développement de ce programme s’inscrit strictement dans la zone constructible définie par le plan masse qui a pour objectif de réaliser un îlot reliant par son long développement le front bâti du ministère des finances rue des Arbalétriers à la rue des Trois Boudins et par là même, surtout, de configurer une place publique significative en regard des différents objets publics éparpillés sur le site.
En venant de la rue de Nimy par l’immeuble traversant de la toute fraîche fondation 2015, on pénètre d’emblée au cœur du dispositif mis en scène. On se trouve devant une large place triangulaire en continuité du parvis de la fondation avec, à son sommet, au fond dans l’axe du point de fuite, un vide, une fenêtre qui invite à poursuivre. Sur la gauche, tangentiellement à l’axe, le front du logement-caserne et son échappée dans la rue des Trois Boudins ; à droite le Théâtre du Manège avec en buttée d’extrémité, un cube, une tour peut être, qui s’apparente et répond aux logements. Cette place minérale ponctuée d’arbres propose une déambulation paresseuse, aléatoire : en glissant vers le théâtre sous la couche vitrée de l’intrados des gradins, l’écran vibrant de l’immeuble de logements se déploie, aspire et rabat le regard vers le cylindre de la tour valenciennoise qui émerge à l’arrière plan. Le passage du goulot dévoile, en contrebas, une place triangulaire jumelle. À gauche, le ruban des logements rejoint la rue des Arbalétriers ; à droite le cube point focal de la place haute s’étire et devient une barre de logements en strict alignement avec la façade arrière du palais de justice. En face sur la bissectrice du triangle la tour médiévale, dans l’axe de la rue du 1er Chasseur à Cheval, ponctue et associe toutes les limites territoriales. En faisant demi-tour, l’effet miroir compose une lecture à rebours. La même histoire en somme et une toute autre expérience.
Cette intervention achève l’îlot ou plutôt elle le fait littéralement, comme si cela allait de soi, comme si il avait toujours été là, en lien « organique », poreux, avec les îlots voisins et la ville historique. Le plan de situation donne à penser que le tracé de la double place est à l’origine de l’organisation de l’îlot et non l’inverse. Ce diabolo en double niveau, comme le nomme l’auteur de projet, qui fonde l’espace public, a fait l’objet de nombreux ajustements au moyen d’alignements, de replis, d’affleurements et d’ouvertures vers des lignes de fuite multiples. Mais l’acte déterminant, la clef du système, c’est le petit bâtiment de logements qui articule la séquence entre le Manège et le Palais de justice, entre la place haute et la place basse. En passant le Rubicon de la zone constructible, Il fusionne tous les éléments du site et associe le mode domestique aux institutions.
Une place urbaine, c’est une surface cernée par un « enclos », un ruban construit qui délimite et qualifie celle-ci. L’échelle du contexte réclame un cadrage, une présence forte qui lie et accorde.
L’idée, côté places, est de réaliser une entité homogène qui participe fondamentalement à l’unité et à la cohérence de l’espace public tout en garantissant le plein épanouissement de la vie privée.
La hauteur du front bâti, ses percements et sa matérialité sont les outils pour y conduire. La ligne de crête continue des deux bâtiments correspond à leur R +3 respectif et avoisine le gabarit le plus élevé (le manège). Cette ligne déroule dans le site un rideau de niveau constant et de hauteurs variables. Le long développé des façades qui en résulte fait l’objet d’un traitement volontairement uniforme. La brique de parement utilisée, matériau urbain par excellence, de teinte brun foncé, en renforce la neutralité.
Cette approche toute en retenue, d’apparence austère voire monotone, abrite en fait, généreusement, une diversité de situations et de modes d’habiter.
Il s’agit de stabiliser l’image de ces singularités domestiques et de faire poids pour s’ancrer au site. En y regardant de plus près, ces différences, ces particularités, se déploient dans l’épaisseur déroulée des façades. Les deux systèmes / domestique - public / se croisent, se confondent ou s’écartent afin de garantir la primauté du domaine collectif.
Au premier plan, les vitrines affleurantes et, en repli vers l’intérieur, les entrées et les fenêtres des appartements ; au second plan, les arcades du socle et aux étages les grandes loggias des salons vitrés qui, en retrait derrière une colonnade, forment une coulisse.
La typologie verticale des percements compose « librement » des variations qui mettent au jour cette stratification. L’ensemble des découpes, le positionnement varié des pilastres et leurs sections dégressives suivant les étages, les garde-corps — en retrait pour les loggias, en excroissance pour les balcons —, les dalles de planchers tantôt surlignées, tantôt absorbées ; tous ces éléments appartiennent à un système commun qui décline et détourne une hiérarchie conventionnelle dont il émane un sentiment de déjà vu, d’évidence rassurante.
La mono-matière des édifices cristallise l’essence du projet dans un tableau stable, apparemment inerte. La lumière met en mouvement cette figure, exalte sa texture sensuelle, vibrante et dévoile lentement ses différentes couches et articulations qui donnent à voir des profondeurs insoupçonnées, des déplacements fugaces, des éclairs, des pixels de-ci, de-là…
Il est ici question de simplicité, « de banalité éclairée », c’est le cas de le dire, la vie qui passe en somme.
Cette réalisation, à l’échelle urbaine, représente en quelque sorte la « tierce pièce » qui, une fois mise en place, rend lisible le texte sous-jacent. Ce n’est pas le moindre des mérites de l’équipe lauréate que d’avoir, par une recherche consciente et critique, réussi à formuler une ponctuation |2| décisive qui accorde et donne sens à la disparité des énoncés du contexte.
Faits & méfaits divers
Les WE du 4 juillet et du 2 août dernier, le bâtiment clef de la place basse retourne sa veste. Il est visité par des lutins frénétiques, bardé d’échafaudages et mis partiellement en peinture. Soudainement, la doublure de la galerie urbaine enduite d’un blanc immaculé, virginal, passe à l’avant plan. Que se passe-t-il ? Pourquoi cette précipitation (à l’amorce des congés du bâtiment), pourquoi cette permutation ? Un évènement est-il prévu en début de semaine dans le cadre de Mons 2015 ? Un spectacle — concert, cirque, bal populaire —, une Grand-Messe, un meeting ? Enfin un rassemblement festif pour inaugurer ce nouveau quartier très dense et fédérer comme il se doit la communauté montoise ! Que nenni, cette transfiguration est le point d’orgue d’une longue saga.
En 2006, dans le cadre du plan de revitalisation urbaine élaboré par les services d’urbanisme de la Ville de Mons, un concours public/privé est lancé (appel d’offre restreint, architecte-promoteur). Un jury comprenant tous les partenaires indispensables à la conduite du dossier désigne à l’unanimité l’équipe lauréate |3|.
La Ville va piloter « tout le projet de revitalisation urbaine, depuis sa définition urbanistique par le biais du plan masse jusqu’à la maîtrise d’ouvrage des espaces publics, en passant par les procédures d’acquisition de l’ensemble des terrains. En outre, c’est elle qui est entrée en concertation avec l’ensemble des acteurs présents sur le site (MET, Régie des bâtiments, Communauté française, Région wallonne, Ministère de la défense nationale). » |4|
Conformément au règlement du CWATUPE, le permis de bâtir instruit par la Ville de Mons sera traité directement en partenariat avec la direction générale de l’aménagement du territoire. Le fonctionnaire délégué, Directeur de la partie Hainaut 4, ne sera pas consulté.
Le permis est délivré en 2008 et accorde treize dérogations. La quatorzième concernant la maçonnerie de parement est refusée. Cette brique est définie dans les plans et dans l’argumentaire comme brique brun/gris type Manganèse Noir, rejointoyée ton sur ton pour tendre à une façade monochrome, etc.
Suite à la crise économique en 2009, le projet est mis à l’arrêt pendant plus de deux ans. La demande de prolongation de validité du permis est introduite et obtenue en temps utile. Le chantier divisé en deux phases (chacune des places constituant une phase) démarre en août 2011.
Concernant le parement, des prototypes sont réalisés sur place et la Ville de Mons conviée à les examiner pose un choix définitif avec les architectes ; choix qu’elle valide le 08 mars 2012. Il s’agit d’une brique brun foncé avec rejointoyage ton sur ton. On peut dire, sans jeu de mot, que tout est éclairé mais le temps a passé et la demande du marché privilégie des appartements plus petits. Aussi, à la demande du maître d’ouvrage (la société Himmos) un nouveau dossier de permis est constitué pour la deuxième phase du chantier sans changer l’esprit du premier. C’est là que les choses se gâtent et, sans en énumérer le détail, fastidieux mais croustillant, en voici la substance.
La nouvelle demande de permis d’urbanisme déposée le 21 février 2013 est jugée incomplète par le fonctionnaire délégué de la Région wallonne en charge. Le dossier amendé est validé le 25 février. Le 28 février, les agents de la Région wallonne ordonnent sans sommation l’arrêt complet du chantier sur base de l’infraction supposée du non-respect des conditions mentionnées dans le permis d’urbanisme concernant la teinte de la brique. Nous y voilà. Il s’en suit une cascade de recours, de procédure en référé, de négociations, d’accords en tout genre articulés par le triumvirat Ville, Région, maitre de l’ouvrage. Les auteurs de projet et le comité des propriétaires en sont exclus. Des changements d’alliance se profilent, c’est un peu le jeu des chaises musicales, les vents tournent et de nombreux autres projets à venir doivent, ou non, aboutir.
Dans le même temps, en ce qui concerne la couleur de la brique, les architectes et le maître de l’ouvrage ont commandés deux expertises scientifiques qui arrivent à la conclusion que la brique est brune et donc conforme au Règlement communal d’urbanisme (RCU). Ouf, tout est réglé, les actions peuvent s’éteindre. Mais tout le monde campe sur ses positions. Aussi, fort de ces données, le ministre compétent, Philippe Henry, donne injonction au fonctionnaire délégué pour qu’il soit mis fin au litige. Les choses tardent, volontairement, et un nouveau ministre, Carlo di Antonio, est appelé à régner.
Le 24 juin 2015, un nouvel accord tripartite est entériné par le Tribunal de Première Instance de Mons. Il impose de peindre en couleur claire la façade arrière et les coursives de la façade avant du bâtiment clef. Il impose de créer deux bandes horizontales claires sur la façade côté rue des Trois Boudins. Le délai est de 60 jours ouvrables…
Pour expliciter un peu cette inimitié, cette guerre de tranchées, il est utile de revenir en arrière, au cours du développement de cette opération urbaine.
En 2003, la Ville de Mons commande et approuve un plan masse pour l’aménagement du quartier des casernes. Une partie du site se trouve en zone d’équipements communautaires et le CWATUPE en vigueur impose la réalisation d’un Plan communal d’aménagement, dérogatoire (PCAD) dans ce cas-ci, car il est prévu d’y construire des logements. La Ville de Mons dresse un PCAD qui reprend les options du plan masse et le transmet à la Région wallonne qui le refuse en 2004. En 2005, les modifications apportées au CWATUPE rendent inutiles la procédure du PCA. La Ville abandonne cette dernière et lance, en 2006, l’opération de revitalisation urbaine que nous venons d’évoquer. Elle reprend la main.
La connaissance de ces faits explique partiellement le retour de manivelle qui suivit et ses dommages collatéraux. Les remaniements structurels et politiques à la direction de l’aménagement du territoire en 2008 et le démarrage tardif du chantier postposé par le maître de l’ouvrage pour raison économique sont lourds de conséquences. Certains opérateurs ont changé et la cohésion de l’équipe qui porte le projet se désagrège. La moindre faille administrative, attendue, espérée, peut modifier la donne.
L’introduction d’une demande de permis rectificatif concernant le bâtiment clef est une ouverture administrative qui permet de remettre le pied dans la porte et de faire levier. Ce grain de sable va engluer la situation alors même que la phase 1 qui concerne le long bâtiment est quasi achevée (gros œuvre fermé).
Voilà, c’est aussi bête que ça, une tempête dans un verre d’eau, car il est trop tard. Le projet a pris corps et impose son caractère proprement urbain, puissant, autant dire inaliénable, pérenne.
Le reste, c’est une histoire d’ego mal placé, de pipi de chat, de roquet qui lève la patte sur le mur.
Mais ce qui se cache derrière l’obstination compulsive du fonctionnaire délégué est plus inquiétant, car cela montre l’indigence et la violence de structures décisionnelles partisanes qui usent de l’arbitraire pour imposer un point de vue alors que leur mission est de servir le processus qui fait, à un moment donné, sens commun.
Epilogue
On l’aura compris cette défiguration capricieuse n’altère pas « l’essence de l’œuvre ». Elle aurait plutôt tendance à en conforter la pertinence. Il n’en reste pas moins que cet acte polémique, à la « gratuité » inqualifiable et par ailleurs payé par le maître de l’ouvrage dégouté, pressé d’en finir, cet acte est réversible. N’oublions pas que la ville, à tout le moins au début, les architectes, évidemment, mais surtout les habitants (comité de propriétaires)
En premier lieu, ces travaux qui incluent d’autres parties (les bandeaux par exemple) devraient être interrompus immédiatement, histoire de laisser retomber le soufflé. En second lieu, la restitution du dispositif originel, qui va de soi, devrait faire l’objet d’une réflexion plus sereine afin d’examiner et proposer les moyens concrets, techniques et budgétaires à mettre en œuvre pour rétablir la probité d’un état de droit au service réel de la cité et de la collectivité.
Loin de moi, l’idée de privilégier la primauté inconditionnelle des auteurs de projets et de leurs droits. Encore faut-il que ces atteintes, ces modifications participent, elles aussi, d’un processus urbain qui les inscrive dans le temps du vécu créatif, ce temps commun de l’utopie désenchantée, « non pas suspendue comme une finition ou comme un lendemain qui chante, mais inachevée, fragile et déjà chantante » |5|.
De ce mur (et ses petits frères concernés), il faudrait peut être en fin de compte, en faire un écran qui relate, une colonne Morris tout en étalement de graffitis. Un « mur des lamentations » à contresens, avec calicots, notes d’humeurs, cœurs d’amoureux transpercés…
On pourrait aussi en profiter, pourquoi pas, pour glisser des logements sociaux dans cette vaste opération de gentrification. On y verrait poindre l’ombre d’un colisée, une organisation de ruche et depuis les coulisses des murmures, des cris, des odeurs, des lessives qui sèchent, des ballons qui surgissent, bref une mixité enviable et des déplacements moins lisses. Qui sait ce que cela donnerait ?
Bibliographie
- Nom sans raison(s), conférence par l’atelier Matador au cinéma Sauvenière, les Grignoux, Liège, 2015 05 11.
- Texte de présentation de l’atelier Matador au grand prix d’architecture de Wallonie, 2015.
- Revitalisation urbaine de l’îlot de la Caserne Léopold à Mons, Michèle Rouhart, responsable du service de l’Aménagement du territoire à la Ville de Mons & Marc Mawet, atelier d’architecture Matador représentant de l’auteur de projet pour les logements. Communication du 24/09/2009.
- J-C Culot, Ilot Caserne Léopold à Mons, Lema (Local Environment and Analysis), ULG, master complémentaire en urbanisme et aménagement du territoire, année académique 2008-2009.
- « Le bourgmestre érige », in A+ revue d’architecture, n°204, février-mars 2007.
- www.matador.be/
- Jean-Christophe Bailly, La phrase urbaine, Paris : Seuil, mars 2013.
|1| Plan masse pour l’aménagement urbanistique du quartier établit par l’atelier d’architecture Pierre Hebbelinck et l’atelier d’urbanisme Aural. Ce plan pointe les enjeux, les contraintes et les problématiques en place et élabore une proposition qui « prévoyait de créer un îlot en continuité des bâtiments du ministère des finances permettant de recréer un front bâti devant un nouvel espace public traversant l’îlot. (…). De plus, le plan prévoyait un parking en superstructure derrière la ‘barre de logements’ et intégrait la caserne dans un parc en démolissant une partie de bâtiments et en reconstruisant un immeuble de services (commerces, maison de repos,…). Le plan fait cohabiter activité culturelle, professionnelle (justice, militaires, finances) et habitat tout en tissant des liens avec la rue de Nimy et le centre ville. » Extrait de : Culot JC., Ilot Caserne Léopold à Mons, p. 5.
|2| Une ponctuation qui participe à ce que J-C Bailly nomme la phrase urbaine….
|3| Équipe lauréate. Investisseur : Himmos sa, représentée par Laneet sa de Anvers. Entrepreneur : De Coene Construct sa, représentée par V. Galvide de Courtrai. Architecte : Association momentanée Atelier d’architecture Matador e Robbrecht et Daem de Gand.Jury. Ville : Marc Darville, échevin de l’aménagement du territoire et de l’environnement, Richard Benrubi, directeur général de services techniques, Michèle Rouhart, responsable du service de l’aménagement du territoire et de l’environnement. Régie des bâtiments :Jacques Van Belle, directeur de la direction de Mons. Communauté française : Anne Chaponan, architecte. Manège Mons : Yves Vasseur, intendant. M.R.W. – DGATLP : Mainil, premier attaché, dir. De l’aménagement actif. Experts extérieurs : M. De Visscher, architecte, Godart, architecte, H. Wilquin, Ir-architecte.
Commentaire du jury : « Le comité apprécie particulièrement le parti urbanistique du petit bâtiment monolithique assurant le ‘couturage’ des deux institutions ‘cours de justice ‘ et ‘théâtre du Manège qui implante de façon stratégique un établissement horeca en prise directe avec son équipement. Ce parti permet également la prise en charge d’espaces résiduels comme celui prévu en petit espace vert au plan d’aménagement, entre les cours de justice et la caserne, intégré aux espaces verts privés dans le projet. Les façades du long bâtiment linéaire sont sobres et calmes ; les logements proposés sont fonctionnels, aérés et variés offrant un grand potentiel d’habitabilité ; le programme privilégie l’installation de familles avec enfants. L’arborisation importante de la placette, côté tour valenciennoise ne doit pas rejeter celle-ci dans l’espace ‘grande voirie’ ; la réflexion doit être poursuivie sur ce point. Une seule phase de logements. »
Extrait de : Revitalisation urbaine de l’îlot de la Caserne Léopold à Mons, document de communication de la Ville de Mons, p. 5, 2009.
|4| Culot J-C., op. cit., p. 10.
|5| “Ce legs secret est comme un mot de passe et ce que dit ce mot ne « représente » pas l’utopie mais la maintient : non pas suspendue comme une finition ou comme un lendemain qui chante, mais inachevée, fragile et déjà chantante. Ce chant mince et inaperçu, peut être n’est-il pas rapportable à la catégorie du modèle, à la pensée de l’utopie comme telle, non, c’est vrai, il ne modélise rien, c’est plutôt comme s’il démoulait quelque chose, comme s’il arrachait en douceur l’air du temps à sa gangue, libérant un espace, un champ qui sont pour moi ceux de cette utopie ou de cette face de l’utopie qui restent à penser : le champ de ce qui, n’ayant pas eu lieu, ne se dépose pourtant pas dans la niche d’un lieu futur, mais demeure flottant, et fredonne, en frayant dans ce qui, du présent, est versé à l’à-venir. » La phrase urbaine, Jean-Christophe Bailly, Edt. Du Seuil, Paris, p146, mars 2013.
Pour citer cet article
Lantair G., « Faits/méfaits divers », in Dérivations, numéro 1, septembre 2015, pp. 142-149. ISSN : 2466-5983.URL : https://derivations.be/archives/numero-1/matador.html
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