Dérivations

Pour le débat urbain

La « boîte noire » immobilière d’Ogeo Fund

Dans quel type de « brique » Ogeo Fund a-t-il investi 220 millions d’euros d’argent public ? Face au refus du fonds de pension de communiquer, Dérivations a enquêté et identifié 53 investissements immobiliers. Dont plusieurs projets controversés ou politisés. Et un éclatant fiasco au Canada. Moins du tiers des bâtiments et projets découverts est rendu public par Ogeo, qui investit majoritairement via des filiales et sous-filiales. Tour du propriétaire.

23 juin 2017 - par David Leloup

Ogeo Fund, c’est le fonds de pension de Publifin et de quelques autres intercommunales liégeoises. Cette gigantesque cagnotte d’argent public brassait plus de 1,1 milliard d’euros fin 2015, ce qui fait d’Ogeo Fund le cinquième fonds de pension du royaume. Quelque 20 % de cette manne, soit 220 millions d’euros, ont été investis dans la brique. Quelle vision urbanistique anime les gestionnaires du fonds ? Selon quels critères décident-ils d’investir dans tel ou tel projet immobilier ? Et quel est l’impact urbanistique de ces investissements ?

Malgré nos demandes répétées, Ogeo Fund a refusé de nous communiquer le détail de son portefeuille immobilier. Nous avons donc tenté de le reconstituer en nous basant sur les pièces du puzzle disponibles dans les rapports annuels d’Ogeo, sur son site web et via d’autres sources ouvertes (articles de presse, documents administratifs, Moniteur, etc.).

Voici donc l’inventaire que Dérivations a été en mesure de dresser des bâtiments appartenant à Ogeo Fund, d’une part, et des différents projets immobiliers portés discrètement par des sociétés contrôlées ou participées par le fonds de pension (UrBa Liège, Land Invest Group, Immpact, Valinvest), d’autre part.

Au total, notre enquête nous a permis d’identifier 19 immeubles de bureaux mis en location : 16 en Belgique, deux au Luxembourg, un aux Pays-Bas. Mais aussi 34 projets de promotion immobilière réalisés au travers de filiales ou sous-filiales : 12 via Land Invest Group, 18 via Immpact Vastgoed, deux via UrBa Liège, un via Valinvest, un via une société inconnue. Soit un total de 53 investissements immobiliers. Parmi eux, quelques fiascos retentissants. Et plusieurs projets clairement politisés. En fait, moins du tiers de la liste que nous avons établie est rendu public par Ogeo…

Il est par ailleurs fort probable que cet inventaire ne soit pas exhaustif. En effet, nous avons également identifié deux mystérieuses sociétés actives dans l’immobilier qui sont contrôlées à 100 % par le fonds de pension : Greencity SA et sa filiale Terre As SPRL. En 2015, le fonds de pension a injecté 1,2 million d’euros de capital dans la première. Pour acquérir un ou plusieurs immeubles ? Ce ne serait pas une surprise, vu son objet social : « toutes opérations se rapportant directement ou indirectement à la gestion de son patrimoine immobilier et mobilier ».





Sommaire

Les bâtiments achetés pour être loués (type 1)

Nouvelles constructions destinées à la vente (type 2)

Via UrBa Liège (filiale à 90%)
Via Land Invest Group (filiale à 50%)
Via Immpact Vastgoed (25%)
Via Valinvest (12%)
Via un véhicule indéterminé

Cet inventaire des investissements immobiliers d'Ogeo Fund complète, en ligne, l'enquête de David Leloup parue dans le numéro 4 de la revue Dérivations.

Vous pouvez l'acheter en ligne ou en librairie.

Les bâtiments achetés pour être loués (type 1)

    1

    Piercot (Liège)
    Un chancre en plein cœur de la Cité ardente

    Le siège social d’Ogeo Fund, depuis la création du fonds en 2007, n’est en fait qu’une boite aux lettres. L’hôtel de maître sis au 46 boulevard Piercot est classé, façades et toiture, mais il n’a commencé à être rénové à grands frais qu’à partir de 2014 alors qu’il avait été racheté à la Province dès 2006 par l’ASBL Fonds de pension de l’ALE (l’ancêtre d’Ogeo). Pendant 8 ans donc, Ogeo a laissé cette ancienne école provinciale décrépir petit à petit en plein centre-ville, sur l’un des boulevards les plus chics de la Cité ardente. En 2011 déjà, le Syndicat national des propriétaires et copropriétaires (SNP) ciblait ce chancre. Le SNP en avait fait un symbole pour réclamer des autorités publiques qu’elles taxent les immeubles publics inoccupés, comme elles le font pour les propriétés privées. Comme pour répondre au SNP, le rapport annuel d’Ogeo Fund publié en 2012 évoquait pour la toute première fois — et ce sera la seule fois d’ailleurs — cette acquisition problématique. Et il tenait à rassurer : « Tout au long des années 2010 et 2011, le bureau d’architecture Atelier XV, mandaté par Ogeo Fund, a tenu des réunions régulières avec le Département du Patrimoine du Service Public de Wallonie afin de rénover le siège social en respectant l’esprit du bâtiment. L’accord de principe sur le projet global doit être confirmé officiellement par la délivrance du permis d’urbanisme. » En avril 2017 pourtant, la façade du bâtiment est masquée par un échafaudage et les travaux sont toujours en cours… La non-rentabilisation de cet immeuble depuis plus de 10 ans interpelle sur le plan économique. L’investissement se serait-il transformé en gouffre financier ? Non seulement le bâtiment ne rapporte pas un euro, mais il coûte à son propriétaire. Rien qu’en 2015, plus de 1,5 million d’euros ont été investis par Ogeo Fund dans sa rénovation, destinée à en faire une vitrine prestigieuse pour le fonds de pension |1|. « Le bâtiment était devenu complètement insalubre. Les frais ont explosé suite à la découverte de mérule et du fait que le pignon s’enfonçait », explique une source proche d’Ogeo.

    2

    Sainte-Marie (Liège)
    La maison de l’immobilier

    D’après son rapport annuel 2012, Ogeo Fund a investi près de 11 millions d’euros dans le bâtiment sis au 5 de la rue Sainte-Marie à Liège, au coin du boulevard d’Avroy. C’est le siège administratif du fonds de pension, où sont effectivement situés ses bureaux, puisque son siège social, boulevard Piercot, est inoccupé depuis son acquisition en 2006. L’immeuble était auparavant le siège de l’Association liégeoise du gaz (ALG), absorbée fin 2010 par l’intercommunale Tecteo (devenue depuis Publifin), qui était alors pilotée par Stéphane Moreau (jusqu’en juin 2012). Le bâtiment, qui abrite notamment la banque ING au rez-de-chaussée, est également le siège social de deux filiales du groupe Publifin/Nethys actives dans les prêts hypothécaires (Le Travailleur chez Lui, Credis), de filiales immobilières d’Ogeo Fund (le triptyque Urba Liège/Foncière de Bavière/Bavière Développement, Foncière Bonne Fortune, New Tide Rotterdam, Greencity, Terre As) et d’une multitude de sociétés de la galaxie politique liégeoise œuvrant au renouveau de la région (Groupement de redéploiement économique du pays de Liège, Cité des Métiers de Liège, Liège Expo 2017, Immo-Coronmeuse, Reverse Metallurgy, la coopérative de formation Sowafore, l’ASBL Liège Demain, l’intercommunale Ecetia, la Société liégeoise de gestion foncière). On y trouve également une ex-société immobilière d’ArcelorMittal, une succursale du cabinet Assar Architects (qui a réalisé, à Liège ou alentour, le siège administratif d’ArcelorMittal, la clinique du Mont Legia, les Galeries Saint-Lambert, l’Académie Louis-Dreyfus…) ainsi que le consortium d’architectes créé en décembre 2014 chargé de l’aménagement du site de Bavière : Assar Architects, L’Atelier Architects (dont Jean-Pierre Reynders, le frère aîné du ministre MR des Affaires étrangères, est administrateur) et Audex & Partners, le cabinet de Valérie Dardenne, l’architecte d’Ogeo. Bref, avec son escouade d’architectes, ses agences de crédit hypothécaire et sa kyrielle de projets immobiliers, le numéro 5 de la rue Sainte-Marie a des allures de ruche foncière.

    3

    Parc de Cointe (Liège)
    Un manoir inoccupé depuis 2012

    Longtemps propriété d’un ingénieur, ce manoir de l’avenue des Ormes situé dans le parc privé de Cointe, sur les hauteurs de Liège, a été acquis par Ogeo Fund en 2012. Les rapports annuels du fonds de pension n’ont jamais explicitement évoqué cette acquisition. Une obscure ligne « Cointe Avenue des Ormes : 889.264,77 EUR » apparaît dans le rapport 2012, et des frais pour plus de 470.500 euros « Avenue des Ormes » surgissent au détour du rapport 2013. C’est tout. Pas une photo. Pas un mot d’explication. Est-ce à dire que le manoir aurait au total coûté 1.360.000 euros à Ogeo ? Mystère. Et comment Ogeo va-t-il rentabiliser cette acquisition sachant que le règlement du parc, qui vise à garantir la quiétude des 247 propriétaires et résidents, interdit de transformer les immeubles en centre d’affaires, en espaces de bureaux ou en appartements ? Mystère à nouveau. « Cela avait été un rachat pour y faire des bureaux et puis on est confronté à un conflit avec le groupe des copropriétaires, donc c’est un peu bloqué », a concédé Stéphane Moreau lors de son audition le 10 mars dernier devant la commission d’enquête Publifin du parlement wallon. Il aurait pourtant suffi de se renseigner correctement avant l’achat. Mais l’administrateur-délégué d’Ogeo reste confiant pour l’avenir : « C’est la zone du parc de Cointe, donc cela garde sa valeur. » Méthode Coué ? « J’ignore pourquoi ce bâtiment a été acheté par Ogeo. Ils ne savent absolument pas quoi en faire, nous glisse une source proche du dossier. Mais à long terme ce n’est peut-être pas une mauvaise affaire. » En attendant, le manoir est laissé à l’abandon depuis son rachat. Et c’est le mari de… Bénédicte Bayer, la directrice-générale de Publifin et cheffe de cabinet du CEO de Nethys Stéphane Moreau, qui fait office de… concierge. Selon nos informations obtenues à très bonne source, pour la modique somme de 50 euros par mois, Pierre-Yves Lacroix passe inspecter la propriété mensuellement, relève les compteurs d’eau, de gaz et d’électricité annuellement, fait tailler les haies et tondre le jardin lorsque c’est nécessaire, et veille à ce que la cuve à mazout reste pleine pour éviter que la tuyauterie ne gèle en hiver. Sa société NACR SA, dont les statuts incluent notamment « l’activité de syndic d’immeuble » depuis 2015, aurait été sollicitée par Ogeo Fund pour remettre une offre de prix, et aurait ainsi été sélectionnée. Pierre-Yves Lacroix bénéficie par ailleurs d’un avantage en nature non négligeable : selon nos informations, il roule en permanence avec la BMW X6 à laquelle Bénédicte Bayer a contractuellement droit via sa convention de management signée avec le groupe Nethys. La cheffe de cabinet du CEO Stéphane Moreau préfère en effet se déplacer avec sa Mini Cooper. Plus facile à garer.

    4

    Grand Poste (Liège)
    Une plus-value dopée par Meusinvest

    C’est un immeuble de briques rouges, dont le rez-de-chaussée héberge un magasin de design au coin de la rue Matrognard et du quai sur-Meuse. Juste à côté du célèbre café Lequet et en face de la Grand Poste de Liège. Le bâtiment, qui compte 18 appartements, a été acquis par Ogeo Fund en 2010 et rénové l’année suivante. L’investissement total, achat et rénovation, était estimé en 2010 par le fonds de pension à 1,7 million d’euros. « Le quartier en vaut la peine. On connaît le projet des frères Berryer — NDLR : transformation de l’ancienne Grand Poste en un centre commercial couplé à un hôtel —, nous nous attendons donc à réaliser une belle plus-value après transformation du bâtiment qui sera destiné à la location », déclarait au journal Le Soir en avril 2010 Marc Beyens, alors membre du comité de direction d’Ogeo. Sauf que le projet des frères Berryer, à la manœuvre depuis dix ans, a été abandonné. Et ce n’était pas le premier projet : l’immeuble néogothique de la Grand Poste devait auparavant devenir une halle gastronomique, un hôtel ou une bibliothèque universitaire. Début 2017, les frères Berryer ont fini par vendre leurs parts à la société publique de relance Meusinvest… dont est administrateur, par un heureux hasard, un certain Stéphane Moreau, administrateur-délégué d’Ogeo Fund. De quoi permettre enfin à la « belle plus-value » attendue depuis 2010 de se réaliser ? L’ex-Grand Poste est censée devenir un « incubateur » d’entreprises et héberger des studios audiovisuels pour la section de journalisme de l’Université de Liège. La première phase de la rénovation a été lancée fin mars et les travaux devraient durer deux ans. De quoi revaloriser le quartier et donc booster les prix de l’immobilier alentour.

    5

    Solidaris (Verviers)
    Un coup de pouce de 3 millions aux camarades

    Cet investissement fait exception à la règle générale : le bâtiment acheté par Ogeo Fund à Verviers n’est pas destiné à être loué mais bien à être revendu. Et vite. Dans l’ex-cité lainière, cela fait plus de dix ans qu’un projet contesté de méga-centre commercial, en plein cœur de la ville, peine à voir le jour. Le projet City Mall (ex-Foruminvest) de 28.000 m² butait encore, fin 2016, sur un dernier caillou — et non des moindres : le rachat par le promoteur, sur le site du projet, d’un immeuble appartenant à la mutualité socialiste Solidaris. City Mall et Solidaris ne parvenant pas à accorder leurs violons sur les conditions de la reprise, Ogeo Fund est entré dans la danse pour jouer les intermédiaires et débloquer le dossier. Sous l’égide de la bourgmestre socialiste Muriel Targnion, une réunion entre tous les protagonistes s’est tenue à l’hôtel de ville de Verviers peu avant Noël. « Nous avons rencontré effectivement Stéphane Moreau dans le bureau de la bourgmestre. Il a fait une proposition qui était respectueuse à la fois du montant [de l’immeuble, NDLR], de la garantie d’être payé et du délai qui nous permettait d’espérer de construire un nouveau bâtiment dans un délai raisonnable », a raconté Pierre Annet, secrétaire général de Solidaris, à la RTBF |2|. En clair, Ogeo Fund a acheté cash les bâtiments de Solidaris pour 3 millions d’euros, en pleine propriété, pour les revendre ensuite à City Mall, avec intérêts au passage. C’est l’unique proposition qui a été formulée à Solidaris, selon son secrétaire général. Bref, en jouant au banquier, le fonds de pension socialiste (cinq administrateurs sur sept sont PS) a ainsi débloqué un épineux dossier qui profite essentiellement à la bourgmestre socialiste de Verviers et à la mutualité socialiste Solidaris. Moins de deux ans avant les élections communales de 2018, ce coup de pouce est précieux.

    6

    Strassen (Luxembourg)
    Le locataire ? Une banque poursuivie aux USA

    En 2014, dans la petite commune de Strassen (8.000 habitants) au Grand-Duché, Ogeo Fund a investi 17 millions d’euros pour acquérir un immeuble de 10.000 m² de bureaux que le fonds loue à la banque privée DZ Privatbank SA. Dans son rapport annuel 2014, Ogeo parle d’une « banque allemande de premier plan ». Il est vrai que les actionnaires de cette institution sont un consortium de banques coopératives régionales allemandes. Mais ces actionnaires contrôlent également la DZ Privatbank (Schweiz) AG, « grande sœur » helvète de DZ Privatbank SA. Comme de nombreuses banques privées suisses, cette institution basée à Zurich a une bien curieuse conception de l’éthique bancaire. Fin 2015, elle a trouvé un accord avec le ministère américain de la Justice pour payer une amende afin d’éviter un procès pénal pour « conspiration » et « aide à la fraude fiscale ». Depuis 2008 au moins, la banque a en effet aidé des contribuables étasuniens à cacher au fisc US quelque 498 millions de dollars via 691 comptes bancaires secrets |3|. Les poursuites pénales américaines contre la DZ Privatbank (Schweiz) AG ont démarré en 2013, un an avant l’acquisition de l’immeuble luxembourgeois par Ogeo Fund.

    7

    Belval (Luxembourg)
    Le plus gros investissement « immo » d’Ogeo

    En octobre 2013, Ogeo Fund annonce l’acquisition d’un immeuble de 10.000 m² sur le site de Belval à Esch-sur-Alzette, deuxième ville la plus importante au Luxembourg. Pour cette acquisition, le fonds de pension a été conseillé par la société Kairos Advisors. L’immeuble « Efesto » aurait coûté 40 millions d’euros à Ogeo Fund selon La Libre Belgique |4|,
    Qui souligne que cet investissement immobilier est « le plus important réalisé par Ogeo Fund ». À titre de comparaison, le fonds de pension a investi 4,2 millions d’euros dans le projet liégeois de Bavière. Ce placement est jugé « sécurisé » par Ogeo, qui met en avant la qualité du locataire : le ministère des Finances luxembourgeois. Ce montant colossal de 40 millions d’euros déboursés à Belval n’apparaît pas dans les rapports annuels d’Ogeo. On y trouve le chiffre de 20 millions dans le rapport 2013 et dans une brochure immobilière de 2015. Quoiqu’il en soit, cela reste le plus gros investissement « immo » d’Ogeo Fund réalisé à l’époque. Belval est l’un des plus grands projets urbanistiques d’Europe. Il a permis la réaffectation des friches industrielles d’ArcelorMittal. L’immeuble abrite l’Agence pour le développement de l’emploi, l’Inspection du travail et des mines, les Douanes et Accises, des services du ministère de l’Éducation nationale ou encore des bureaux de l’Administration des chemins de fer.

    8

    Chaussée de Haecht (Bruxelles)
    Atos Worldline et les Indiens

    En juillet 2013, Integrale et Ogeo créent la SA Immo Haecht 1442 au capital de 2 millions d’euros, dont 85% apportés par Integrale et 15% par Ogeo. Son unique actif est l’immeuble sis au 1442 chaussée de Haecht à Bruxelles, dont le prix d’achat n’a jamais été communiqué par les acquéreurs. Les 16.000 m² d’espaces de bureaux et les 212 places de parking du bâtiment sont louées par la multinationale Atos Worldline, leader mondial des services de paiement électronique. C’est elle qui fournit notamment les terminaux de paiement par carte aux commerçants, et qui gère le service « card stop » permettant de bloquer les cartes bancaires perdues ou volées. Son chiffre d’affaires 2015 dépasse les 460 millions d’euros et son bénéfice 47 millions. Sa « sœur » Atos Belgium (filiale belge de sa maison-mère) a défrayé la chronique fin 2015 suite à l’annonce du licenciement de 21 collaborateurs permanents, alors qu’au même moment, Atos faisait venir en Belgique 28 travailleurs indiens coûtant beaucoup moins cher à l’entreprise en cotisations sociales que les travailleurs belges1. Le PDG de la maison-mère Atos est Thierry Breton, l’ex-ministre français de l’Économie, des Finances et de l’Industrie (2005-2007). Depuis qu’Ogeo contrôle 39,6% d’Integrale (septembre 2016), sa participation totale (directe et indirecte) dans la SA Immo Haecht 1442 grimpe à 48,7%.

    9

    Boulevard du Régent (Bruxelles)
    L’Ambassade de Serbie et les droits humains

    Cette acquisition n’a jamais été rendue publique par Ogeo. En 2009, le fonds de pension achète 45 % des parts de la SA Regent Building, société immobilière qui possède un immeuble de bureaux situé au 53 Boulevard du Régent à Bruxelles. Les 55 % restants sont détenus par Integrale. Le bâtiment fut occupé jusqu’en 2004 par la banque ABN Amro, puis a été vendu à Integrale et Ethias fin 2005. Il est aujourd’hui loué à l’Ambassade de la République de Serbie, un pays épinglé par Amnesty International notamment pour ses « campagnes de diffamation contre des journalistes indépendants et des défenseurs des droits humains » et son absence de poursuites pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis pendant le conflit armé des années 1990 |5|. Le montant de l’investissement d’Ogeo pour l’acquisition de ses 45% du bâtiment reste à ce jour inconnu. Un contrat de location-financement a été conclu entre Regent Building et lntegrale. « Ledit contrat concerne un immeuble de bureaux de 983 m² situé Boulevard du Régent 53 à 1000 Bruxelles. La valeur du contrat a été fixée à 11.865.000 euros (option d’achat comprise) », précise un acte publié au Moniteur. La superficie totale de l’immeuble est pourtant de 4.400 m².

    10

    Arval (Zaventem)

    L’immeuble Integrale Zaventem ou « immeuble Arval », a été acquis en 2009 en partenariat avec Integrale. Sa superficie est de 4.700 m² de bureaux et 500 m² d’ateliers. Situé dans le Business Park Ikaros à Zaventem, il comprend 600 places de parking et est loué via un bail de 9 ans signé en 2010 par Arval (groupe BNP Paribas), une société de leasing qui gère des flottes de véhicules pour les entreprises. L’immeuble est logé dans la SA Integrale Zaventem Building dont le capital est de 2,5 millions d’euros. Ogeo Fund a libéré 1,125 million (45 %) et Integrale le reste. L’investissement total d’Ogeo pour l’acquisition du bâtiment n’a pas été rendu public par le fonds de pension.

    11

    Portes de l’Europe (Nivelles)

    Cet ensemble de constructions conçu par le bureau d’architectes Samyn and Partners a lui aussi été acquis en 2009 en partenariat avec Integrale. La superficie est de 8.000 m² de bureaux et 4.000 m² d’espaces d’archives. Ce site immobilier comprend également 289 places de parking. Il héberge notamment le géant du ciment Holcim, le Service Public de Wallonie et le SPF Justice (qui ont tous signé un bail de 9 ans en 2010) et la Police Fédérale (bail de 18 ans depuis 2010). Le bâtiment est détenu par la SA Nivelles Property au capital de 1,1 million d’euros, dont 45 % apportés par Ogeo (495.000 euros) et le solde par Integrale. L’investissement global du fonds de pension pour l’achat du bâtiment n’a pas été dévoilé par Ogeo.

    12

    South City Office Fonsny (Bruxelles)

    Deux bâtiments situés avenue Fonsny 20-28 à 1060 Bruxelles ont été acquis en 2010 à fin locative. La superficie totale est de 14.180 m² et comprend 73 places de parking. Ces immeubles sont loués notamment à l’ASBL Smals (Services informatiques pour les organismes de sécurité sociale belge). L’investissement global s’est élevé à 34 millions d’euros, dont 15 proviennent d’Ogeo et 19 d’Integrale. Le 29 septembre 2016, jour où Nethys et Ogeo Fund ont pris le contrôle d’Integrale, le bâtiment a été revendu pour un montant inconnu à Real I.S Investment GmbH, la société d’investissement immobilier de la Bayerische Landesbank, une banque allemande basée à Munich. Le fonds de pension a dû toucher 45% de ce montant, soit la proportion des parts détenues par Ogeo dans la société propriétaire du bâtiment.

    13

    Arsenal (Jambes)

    En partenariat avec Integrale, Ogeo a acquis en 2010 cet immeuble situé Ancienne Chaussée de Liège à Jambes. Il comprend 4.500 m² de bureaux, 500 m² d’ateliers et 77 places de parking. L’investissement total est estimé à 11,5 millions d’euros et Ogeo est engagé à hauteur de 45% dans ce projet. Le bâtiment est loué à l’IDEWE (service externe pour la protection et la prévention au travail), Acerta (consultant en ressources humaines) et la Région wallonne.

    14

    Copernicus (Anvers)

    Cet ensemble immobilier situé au 1 Copernicuslaan à Anvers, juste en face de la gare, a été acheté en 2010 en partenariat avec Integrale. L’investissement d’Ogeo pour l’acquisition de 40% des parts de la SA Copernicus Site, propriétaire du bâtiment, n’a pas été rendu public par le fonds de pension. L’immeuble comprend 15.500 m² de bureaux, 1.300 m² de zones de stockage et 157 places de parking. Il est loué depuis 2010 au Service flamand pour l’emploi et la formation professionnelle (VDAB) via un bail de 18 ans.

    15

    Drapiers (Bruxelles)

    Cette acquisition, en partenariat avec Integrale, concerne un ensemble immobilier situé 17-23 rue des Drapiers à Bruxelles. La superficie est de 6.628 m² de bureaux, 518 m² d’espaces d’archives et 55 places de parking. L’immeuble, acheté en 2011 (40 % Ogeo, 60 % Integrale), est depuis loué à l’Agence Européenne de Défense via un bail de 13 ans. L’investissement global du fonds de pension pour l’achat du bâtiment n’a pas été dévoilé par Ogeo.

    16

    Waterside (Bruxelles)

    C’est en 2012 que le binôme Ogeo-Integrale décidé d’acquérir l’ensemble immobilier Waterside situé 33 quai de Willebroeck à Bruxelles. Celui-ci comprend 11.900 m² de bureaux, 650 m² d’espaces d’archives et 65 places de parking. Il est loué à la Régie des Bâtiments. L’investissement total est de 24 millions d’euros dont 10 d’Ogeo (40 %) et 14 d’Integrale (60 %).

    17

    Gutenberg (Bruxelles)

    L’ensemble immobilier Gutenberg est situé au 74 avenue du Pont de Luttre à Forest. C’est l’ex-siège de l’entreprise Diamant Boart, qui produit des outils diamantés utilisés dans l’industrie de la pierre et dans la construction. Ce bâtiment de 29.000 m², construit milieu des années 1950, a été entièrement rénové en 2005-2006. Il comprend 4.396 m² de bureaux, 18.816 m² d’espaces d’archives et 150 places de parking. Il abrite aujourd’hui les imprimeries du SPF Finances et est loué par la Régie des bâtiments. Plus de 5 millions d’euros (sur un total de 32 millions) ont été déboursés en 2012 par le fonds de pension pour cette acquisition. Les actionnaires de Gutenberg SA, propriétaire du bâtiment, sont Ogeo Fund (7,85 %), Integrale (38,09 %), Waterside (27,02 %) et Copernicus Site (27,02 %).

    18

    Loi 15 (Bruxelles)

    C’est un immeuble de verre de dix étages situé au coin de la rue de la Loi et de la petite ceinture à Bruxelles. Juste en face de la station de métro Arts-Loi. Avec ses 19.000 m² de bureaux et ses 80 places de parking, il abrite deux Directions générales de la Commission européenne : Recherche & Innovation et Élargissement. Ogeo Fund a investi 4,5 millions d’euros en 2013 pour acquérir 7% du bâtiment auprès de Carlyle Europe Real Estate Partners, une filiale immobilière du groupe de capital-investissement Carlyle. Le reste de l’immeuble appartient à Integrale (51%), Ethias (35%) et Contassur (7%).

    19

    New Tide (Rotterdam)

    Cet immeuble construit en 1988 vient d’être totalement rénové. Il a été acheté en 2016 par Ogeo Fund (à 60 %) et Integrale (40 %) pour la coquette somme de 37.551.391 euros, selon PropertyNL.com qui a consulté le cadastre. Le fonds de pension a donc investi 22,5 millions dans ce bâtiment offrant 16.444 m² de bureaux et 300 places de parking, le tout loué par la police nationale néerlandaise. L’immeuble est détenu par la SA de droit belge New Tide Rotterdam, créée en avril 2016 et domiciliée au siège administratif d’Ogeo Fund, rue Sainte-Marie à Liège. Le capital de la société est de 6,2 millions d’euros. Ogeo souligne que le bâtiment est « parfaitement localisé, connecté au réseau routier périphérique de Rotterdam et aux lignes de bus et de métro ». Mais cela n’est pas le fait du fonds de pension, qui précise que cet investissement immobilier « affiche un rendement net tournant aux alentours de 6 % ».

Nouvelles constructions destinées à la vente (type 2)

Via UrBa Liège (filiale à 90%)

Cette filiale créée en août 2012 a été mise sur pied pour sauver le projet de réaménagement du site de Bavière, alors qu’un important investisseur faisait face à un manque soudain de liquidités. Contrôlée à 90% par le fonds de pension, UrBa Liège a pour administrateur-délégué Yves Bacquelaine. Sur les 1.000 actions émises par la société, le promoteur immobilier et frère du ministre fédéral des pensions a reçu 20 parts bénéficiaires en rémunération de l’apport à la société de ses « connaissances techniques, des démarches et études qu’il a réalisées dans le cadre du projet immobilier à réaliser sur le site de Bavière », peut-on lire dans les statuts. Depuis 2014, UrBa Liège développe au moins un autre projet immobilier sur les communes de Montegnée et Ans.

    20

    Bavière (Liège)
    Un sauvetage « électoral » du projet en 2012

    Sur l’ancien site de l’hôpital de Bavière (4 hectares) couve un projet immobilier « mixte » d’environ 100.000 m² (logements, bureaux, université, bibliothèque, école et salle de sports). Le montant ? 200 millions d’euros, soit le plus gros investissement du secteur privé jamais annoncé à Liège. Ogeo Fund investira au travers de la SA UrBa Liège, détenue par le fonds de pension (90 %) et par la SA Galère (10 %). Le capital de la société s’élève à 5 millions d’euros. Ogeo a jusqu’ici libéré 4,185 millions d’euros. UrBa Liège est actionnaire minoritaire (40 %) dans toutes les sociétés qui développent le projet (Bavière Développement, Foncière de Bavière, Foncière de Bavière A et Foncière de Bavière C). Les autres actionnaires sont Thomas & Piron (30 %) et CFE (30%). Avec 36 % du capital (90 % de 40 %), Ogeo Fund est donc le premier actionnaire du projet. Par accident. Car Ogeo n’en a jamais eu l’intention. Le fonds de pension est venu sauver le projet car un investisseur hollandais, le groupe BAM, se trouvait en manque de liquidités en mai 2012. C’est là qu’Yves Bacquelaine, promoteur liégeois du dossier Bavière et frère de Daniel, approcha Ogeo Fund… En friche depuis des décennies, le site de Bavière est sans doute l’une des plus grosses cicatrices urbanistiques de la Cité ardente. Et donc une fameuse pierre dans le jardin du bourgmestre socialiste Willy Demeyer, membre avec Stéphane Moreau du « club des cinq » — une ligue informelle qui régnait sans faille sur le PS liégeois jusqu’à l’éclatement du scandale Publifin. Certains parlent de malédiction à propos de Bavière. Le terrain fut d’abord acheté au CPAS de Liège en 1990 par le promoteur espagnol Galaico, qui s’associera un an plus tard avec Suez-Tractebel. Après plusieurs projets avortés (centre commercial, complexe cinéma, etc.), Tractebel revend le site au néerlandais Himmos en 2006. Puis la crise financière paralyse et terrasse le projet batave mêlant logements et fonctions de proximité (bureaux, Horéca, commerces). Le terrain ne sera revendu qu’en 2012 à la Foncière de Bavière pour 10,9 millions d’euros. Juste avant les élections communales du 14 octobre. Le communiqué de presse d’Ogeo annonçant son entrée surprise dans le projet est daté du 4 octobre. Michèle Lempereur, chargée de relations publiques et compagne du bourgmestre Willy Demeyer, touchera 200.000 euros de Himmos pour son rôle de « facilitatrice » dans cette transaction, comme l’a récemment révélé Le Soir |6|. L’ancien ministre wallon Didier Donfut (PS) avait lui aussi joué les go-betweens aux côtés de la compagne du bourgmestre, mais on ignore ce qu’il a gagné dans l’opération. Bref, en sauvant ce vaste projet immobilier via Ogeo Fund, Stéphane Moreau a ôté une fameuse épine hors du pied de Willy Demeyer avant les élections communales de 2012… et de 2018. Certes, le projet n’est pas encore sorti de terre. Mais les conclusions de l’étude d’incidence, démarrée en avril 2016, devraient être rendues avant l’été. Le développement pourra alors véritablement commencer : dépôt des permis d’urbanisme puis début du chantier prévu pour 2018. Avant le scrutin.

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    Espérance (Montegnée/Ans)
    500 logements et un zoning sur un terrain à 13 millions

    En janvier 2014, la nouvellement créée SA Foncière Bonne Fortune, filiale d’Urba Liège, a racheté les 26 hectares de terrains du charbonnage Espérance à Montegnée pour un peu plus de 13 millions d’euros à la compagnie Bois Sauvage, ayant-droit de l’ancien charbonnage. L’idée d’Yves Bacquelaine, le promoteur, est d’utiliser les 15 hectares de terrains à bâtir situés sur le territoire de Saint-Nicolas pour y construire 500 à 600 logements qui seront mis en vente. Des maisons jointives unifamiliales, mais aussi des appartements dans des immeubles de trois niveaux maximum. Quant aux 11 hectares situés sur la commune d’Ans, ils seront dédiés à un zoning pour PME, mais pas de commerces. L’ensemble du projet, réalisé par phases, ne devrait pas être terminé avant 2022. Cette opération dégage néanmoins un parfum de confusion des genres. N’est-il en effet pas légitime de se demander si les intérêts personnels du bourgmestre d’Ans, Stéphane Moreau, ne sont pas entrés en concurrence avec l’intérêt public de l’administrateur-délégué d’Ogeo Fund, Stéphane Moreau. Autrement dit, le fonds de pension aurait-il racheté ce terrain si 40% de celui-ci n’étaient pas situés sur la commune d’Ans ? Le bourgmestre ne va-t-il pas politiquement profiter de l’activité économique de ce zoning (via la création d’emplois, la revitalisation d’une friche, la perception d’impôts sur les PME) qui n’aurait jamais vu le jour sans l’achat du terrain et le financement du projet immobilier décidés par le directeur d’Ogeo Fund ? Par ailleurs, l’intérêt du promoteur Ogeo Fund est de développer des projets avec la meilleure rentabilité possible. Celui du bourgmestre est d’attirer les meilleurs projets pour la commune. Deux intérêts souvent contradictoires.

Via Land Invest Group (filiale à 50%)

Depuis décembre 2011, Ogeo Fund est actionnaire à 50% de la société belge Land Invest Group (LIG), aux côtés de Paul et Marc Schaling, père et fils, deux promoteurs immobiliers néerlandais à la réputation sulfureuse |7|. Pour conquérir le marché immobilier anversois, les Schaling ont placé un personnage connu à la tête du conseil d’administration de LIG : l’ancien vice-Premier ministre Luc Van den Bossche (SP.A). Puis, fin 2012, le directeur de LIG, Joeri Dillen, est devenu chef de cabinet du bourgmestre d’Anvers Bart De Wever (N-VA), poste qu’il occupera 18 mois. Étonnamment, Joeri Dillen a aujourd’hui effacé de son profil LinkedIn son passage chez Land Invest Group. Beaucoup d’observateurs pensent que cette connexion immobilière entre le PS liégeois (via Ogeo) et la N-VA (via Land Invest Group) permet d’expliquer le très surprenant refus, par la commission des poursuites de la Chambre, en mars 2016, de lever l’immunité parlementaire du socialiste Alain Mathot poursuivi pourtant pour corruption dans le dossier Intradel (construction d’un incinérateur à Herstal).

Land Invest Group est impliqué dans au moins 12 projets immobiliers à Anvers, Gand, Bruxelles, Liège, Brée (Limbourg) et au… Canada.

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    Aspotogan Ridge (Canada)
    Déforestation, pollution : le flop du golf 18 trous

    En mai 2014, Land Invest Group, filiale d’Ogeo, a investi dans un projet immobilier en Nouvelle-Ecosse, sur la côte est canadienne. D’après les comptes annuels 2015 de la société, le montant injecté dans ce projet dépasse les 3,6 millions d’euros. Baptisé Aspotogan Ridge, ce projet mégalo de 225 hectares en pleine forêt associe un golf de 18 trous et son clubhouse (coût : 8 à 10 millions de dollars) à 470 logements dont de très nombreuses villas de luxe à quelques encablures de l’océan Atlantique (coût : 50 millions de dollars) |8|. La clientèle visée est plutôt âgée (50+) et huppée puisque les heureux propriétaires des parcelles reçoivent automatiquement deux abonnements au club de golf voisin… à vie. Pour l’heure, le golf ne compte que 9 trous, qui ont déjà nécessité le déboisement de plusieurs dizaines d’hectares de forêt. Le promoteur local est un certain Barry Publicover, président de la société Aspotogan Developments. Soutenu donc par Ogeo Fund via LIG, il fait l’objet de poursuites administratives pour pollution depuis 2015 par les autorités locales (le district de Chester) |9|. Il lui est reproché, lors des travaux de terrassement effectués pour réaliser le parcours de golf, d’avoir rejeté illégalement du limon dans un lac naturel proche. Les parcelles destinées à être bâties se vendent très mal et le projet immobilier est désormais à l’abandon : son compte Facebook n’est plus alimenté depuis mars 2016 et son compte Twitter depuis août 2015… Un article de presse de juin 2016 confirme que tout est à l’arrêt |10|. Et que le promoteur reprendra les travaux lorsqu’il obtiendra des liquidités de son partenaire belge, ou réalisera de nouvelles ventes de parcelles. Quelle est la logique pour Ogeo Fund d’investir dans ce projet lointain, désastreux sur le plan écologique et mal calibré ? Un projet qui n’apparaît d’ailleurs nulle part dans les rapports annuels du fonds de pension, ni sur le site internet de LIG. Ce flop serait-il lié à une erreur d’appréciation de PricewaterhouseCoopers, le cabinet payé pour auditer préalablement tous les investissements immobiliers de « type 2 » d’Ogeo Fund ? Ou de Marc Beyens, membre du comité de direction d’Ogeo Fund jusqu’en juin 2014 et administrateur de LIG depuis fin 2011 ? C’est lui qui représente Ogeo et LIG au Canada. Il possède d’ailleurs une cossue villa en bord de mer sur Heckmans Island, en Nouvelle-Ecosse, à moins d’une heure de route du golf |11|. Et il jouit de bonnes relations avec l’ambassadeur du Canada, qui l’a invité à déjeuner avec le recteur de l’Université de Liège lors d’une visite diplomatique du premier à Liège en mai 2015. Il est vrai aussi qu’Ogeo Fund a choisi une filiale de la Royal Bank of Canada comme dépositaire de sa sicav Ogesip Invest, lancée en avril 2014.

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    Queen Towers (Gand)
    Un permis de construire définitivement annulé

    Propriétaire de terrains aux abords de la gare de Gand-Saint-Pierre, la SNCB a confié fin 2012 à Optima Global Estate, branche immobilière de la banque Optima, la construction de quelque 27.000 m² de logements dans deux futures tours de 90 et 68 mètres de haut : les Queen Towers. L’accord conclu entre la SNCB et Optima concerne 197 logements dans les tours, et un immeuble de bureaux. Un marché estimé à 20 millions d’euros pour lequel Luc Joris, un administrateur de la SNCB proche d’Elio Di Rupo, a appuyé le candidat Optima de manière surprenante, comme l’a raconté Médor |12|. En juillet 2016, après que la banque Optima a fait faillite, Land Invest Group (LIG) a racheté le projet immobilier. Selon Marc Schaling, CEO de LIG, un accord avait été conclu en août 2015, bien avant les ennuis d’Optima. Cela reste un étrange investissement quand on sait que le permis de construire pour les deux tours a été définitivement annulé en mars 2016 par le Conseil des litiges en matière de permis (RVVB) |13|. Permis qui avait déjà été suspendu en avril 2014 suite à un recours des riverains. Ce second flop d’Ogeo serait-il lui aussi lié à une erreur d’appréciation de PricewaterhouseCoopers, le cabinet payé par le fonds pour auditer préalablement tous ses investissements immobiliers de « type 2 » ? Quoiqu’il en soit, depuis février 2017, l’architecte Valérie Dardenne représente Ogeo Fund au CA de Queen Towers SA, la filiale de LIG qui porte le projet. Un projet qui, sans grande surprise, n’apparaît nulle part sur le site internet de la filiale anverso-liégeoise d’Ogeo Fund…

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    Cointe (Liège)
    Juste un bois d’un hectare à raser…

    Ce projet d’appartements exposés au sud, rue des Bruyères dans le quartier résidentiel de Cointe, offrira « une vue à couper le souffle sur la vallée », promet Land Invest Group. Qui omet de préciser que la construction de ses deux immeubles (34 et 29 appartements), avec parkings associés, nécessitera de raser le « petit bois des Bruyères » (environ 0,8 hectare) situé juste en contrebas de la Résidence du Bois d’Avroy. Le projet est développé « en concertation avec la Ville de Liège » par le cabinet d’architecture Audex & Partners de Valérie Dardenne, proche d’Ogeo Fund et Stéphane Moreau |14|. Valérie Dardenne est administratrice de LIG, ce qui la placera de facto en conflit d’intérêts lorsque les travaux débuteront : elle est à la fois commanditaire du projet (via LIG) et sous-traitante (via Audex). En cas de défaillance de l’architecte, l’administratrice de LIG se retournera-t-elle contre sa propre société Audex ?

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    Les Rives/Goodways (Anderlecht)

    « Les Rives » est un vaste projet urbanistique qui devrait voir le jour sur le site des anciennes papeteries Goodways à Anderlecht, non loin de la gare de Bruxelles-Midi. Encadré d’un côté par l’eau (canal Bruxelles-Charleroi) et de l’autre par la verdure (parc Crickx), ce site de 13.000 m² devrait accueillir logements, commerces et bâtiments publics. Pour ce projet encore dans les limbes, Land Invest Group s’est associé à BPI (pôle immobilier du groupe CFE également impliqué dans le projet Bavière, à Liège, aux côtés d’Ogeo Fund). Les partenaires possèdent respectivement 68,8 % et 31,2 % des titres de la société Goodways BVBA, propriétaire du site.

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    Watermolen (Diegem)

    Cette résidence achevée en 2012 a été conçue par le cabinet d’architectes Styfhals & Partners. Stratégiquement située non loin de l’aéroport de Zaventem et du centre de Bruxelles, elle abrite 17 appartements, 25 duplex, 5 surfaces commerciales et un parking souterrain accueillant 47 caves et autant de zones de stationnement. Une zone de verdure, composée de commerces et de plusieurs places de parking, entoure ce bâtiment situé à proximité du désenclavement de la chaussée de Haecht et du boulevard de la Woluwe, à moins d’un kilomètre du ring intérieur de Bruxelles. Train, bus, magasins et écoles sont accessibles à pied.

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    Magondeaux (Jambes)

    Dans le vaste domaine (18.000 m²) de l’ancienne usine d’acétylène Magondeaux, à Jambes, Land Invest Group a développé un projet de 200 appartements dessiné par le bureau d’architectes bruxellois Conix RDBM. Quatre bâtiments, de trois à cinq étages, accompagnés d’un parking souterrain de 176 places seront construits sur les anciens bassins de décantation de l’usine.

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    Lins Tower/Tunnelplaats (Anvers)

    Cette tour résidentielle dessinée par le bureau d’architecture anversois Veelaert Architecten doit son nom au fondateur de l’ancien garage Renault sur le site duquel elle se dresse. Situé juste à côté de l’entrée du tunnel Waasland, l’immeuble de treize étages comprenant un espace commercial et un parking souterrain devrait être achevé en 2018.

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    Westkaai/Kattendijkdok (Anvers)

    Composé de six tours résidentielles pour plus de 400 appartements, le projet Westkaai-Kattendijkdok est le fruit de la vision d’architectes belges (ELD et De Architecten), britanniques (David Chipperfield et Tony Fretton) et suisses (Diener & Diener). Chaque tour comporte 15 étages, deux niveaux de parkings souterrains et un espace commercial. Les deux premières tours sont finalisées et occupées. Elles ont rapporté 10,2 millions d’euros de dividendes à Land Invest Group entre 2012 et 2014. Les quatre autres tours sont en développement. Les appartements les moins chers sont vendus 355.000 euros hors frais. Ogeo Fund s’est engagé dans le projet à hauteur de 8,4 millions d’euros. Un parc conçu par l’architecte paysagiste parisien Michel Desvigne entoure chacun des six bâtiments depuis lesquels tout le monde a vue sur l’eau : l’Escaut ou les docks de ’t Eilandje.

    30

    Markgravelei (Anvers)

    Sur ce terrain de 475 m² situé au cœur d’Anvers (à l’angle de la Markgravelei et de la Lokkaardstraat), LIG s’apprête à construire un nouvel immeuble de cinq niveaux à appartements « spacieux et baignés de lumière ». Dessiné par le cabinet Verhamme+De Vel Architecten, le projet devrait être achevé fin 2018.

    31

    Oude Kaars (Anvers)

    À quelques minutes du centre d’Anvers, le projet « Oude Kaars » à Wijnegem est composé de cinq blocs résidentiels indépendants comportant trois ou quatre niveaux de construction. Dessiné par De Architecten NV, ce projet achevé en 2013 comporte des appartements d’une à trois chambres aux dimensions variées. Des parkings souterrains neutralisent les nuisances sonores et les habitants jouissent tous d’une vue sur des espaces verts depuis leur terrasse ou leur jardin.

    32

    Slachthuissite (Anvers)

    Le site des abattoirs d’Anvers (Slachthuissite) ainsi que les sites voisins de Lobroekdok et de Noordschippersdok devraient se transformer en quartier résidentiel où se côtoieront également commerces et bureaux. Les cabinets d’architectes néerlandais Palmbout et Feddes/Olthof, en collaboration avec le cabinet gantois De Smet Vermeulen architecten, planchent sur ce projet pour l’heure encore très flou.

    33

    Witte Torenstraat (Brée)

    Un projet immobilier résidentiel fragmenté est prévu sur un terrain de 2 hectares bordant la Witte Torenstraat à Brée. Surnommée « la perle de la Campine », cette petite ville de 15.000 habitants est située à 23 km au nord de Genk dans le Limbourg. Land Invest Group n’est guère loquace sur ce projet qui devrait disposer d’un parking souterrain. Aucun architecte n’est mentionné alors que le début des travaux est annoncé pour 2017…

Via Immpact Vastgoed (25%)

Depuis l’été 2014, Land Invest Group (LIG) contrôle 50% d’Immpact Vastgoed NV, une société de promotion immobilière résidentielle anversoise, créée en 2003 par Philippe Janssens. Comme Ogeo Fund possède la moitié de LIG, au final, le fonds de pension est actionnaire indirect d’Immpact à hauteur de 25%. Marc Beyens a représenté Ogeo Fund au conseil d’administration d’Immpact jusqu’à sa démission fin 2015. Le nom de son remplaçant n’a toujours pas été publié au Moniteur. Cette société immobilière possède 11 filiales dont la plupart génèrent des bénéfices, qui remontent vers Immpact. En 2015, la société a ainsi distribué 3 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires. Le même montant qu’en 2014. Pour Ogeo, c’est donc une participation plutôt juteuse. Mais que construit Immpact ? Essentiellement de grands immeubles à appartements à Anvers, Bruxelles, dans le Brabant flamand et en Flandre orientale. Le promoteur se présente comme « la référence en matière de développement immobilier au sein du marché des appartements résidentiels ». Il s’enorgueillit de « plus de 2.600 unités réceptionnées », ce qui représente plus de 50 immeubles de 50 logements déjà construits, ou 100 bâtiments de 26 appartements. Parmi ses réalisations, citons la London Tower à Anvers dans le quartier prisé de ’t Eilandje (la petite île), une tour de 22 étages dont cinq de bureaux et 119 appartements. Ou le complexe résidentiel Wings en périphérie de Gand, deux immeubles totalisant 117 appartements.
Avec d’importants projets autorisés dans le pipeline, le promoteur recrute actuellement pour renforcer son équipe de 30 personnes. Rien n’est laissé au hasard : Immpact cible des quartiers stratégiques (ou qui vont le devenir) recherchés par des individus à haut pouvoir d’achat. Cela dans une visée de rendement financier maximal. Ainsi les projets immobiliers d’Immpact à Bruxelles sont-ils situés « à côté de l’OTAN, dans le quartier européen ou encore dans la ceinture verte » afin de cibler « des professionnels ambitieux » – eurocrates et expatriés internationaux – et « de jeunes ménages ». Immpact ne s’adresse pas à ces publics-cibles sur son site internet : il vend avant tout ses immeubles à des investisseurs en quête d’un placement dans la brique. L’entreprise a même développé Innclusive, son propre service de location d’appartements meublés : « Nous louons votre investissement rapidement et vous garantissons un rendement maximal », sans tracasseries administratives ou pratiques, promet Immpact. À Anvers, l’offre consiste à investir « dans des quartiers calmes qui seront bientôt des lieux huppés de la ville », et cela toujours afin d’avoir « un rendement garanti pour votre épargne ».
La sous-filiale d’Ogeo Fund développe actuellement 6 projets immobiliers à Bruxelles, 11 à Anvers et sa périphérie proche (Kontich, Deurne, Lierre) et un à Geel.

    35

    Magritte (Evere)

    Immpact promet des appartements à 2 chambres lumineux et élégants dans un immeuble de 5 étages aux lignes épurées conçu par le bureau d’architectes bruxellois A2RC, avec parking souterrain.« Situées à quelques minutes de marche de l’OTAN, les habitations du projet Magritte connaîtront un succès locatif assuré », affirme le site internet.

    36

    Fenix (Evere)

    Ce projet résidentiel imaginé par les architectes Buro II & ARCHI+I consiste en un ensemble de studios et appartements à 1, 2 et 3 chambres logés dans un grand immeuble de 13 étages. Celui-ci est est situé dans un quartier paisible d’Evere, non loin de l’OTAN, de l’école européenne, de la VUB, de l’UZ Brussel et de la Proximus ICT Academy. « Ces facteurs font de Fenix sous forme d’investissement un succès garanti en matière de location », assure Immpact. La desserte des transports en commun « est excellente et grâce au parking souterrain vous avez votre voiture toujours à portée de la main ».

    37

    Gastendelle (Evere)

    La résidence Gastendelle, située à proximité du parc Bon Pasteur à Evere, propose 19 appartements répartis sur trois niveaux. Ici, les logements sont construits « en tant qu’habitations passives pour une consommation énergétique extrêmement faible » et bénéficient tous de balcons ou terrasses orientés au sud. Côté mobilité, les transports publics sont présents en nombre et des places de parking pour voitures et vélos sont prévues dans le parking souterrain.

    38

    Nova Rode (Rhode-Saint-Genèse)

    Ce projet propose de luxueux appartements « basse énergie » d’une à trois chambres, ainsi que des penthouses dans un immeuble de 3 étages. Immpact promet ainsi « une énorme réduction de la facture énergétique » même si la voiture reste incontournable : « S’il vous prend l’envie de voir un film, vous trouverez le complexe du Wellington à seulement 7 km et Imagibraine à 11 km. » Les logements disposent d’une grande terrasse et d’une vue sur un parc de 8 hectares au coeur d’une des dix communes les plus riches du royaume.

    39

    Laerbeek (Jette)

    À Jette, « l’un des quartiers les plus verts de Bruxelles », Immpact propose des appartements spacieux avec de grandes terrasses « destinés à l’investissement ». Dessiné par le bureau d’architectes bruxellois Assar, ce complexe d’immeubles de 6 étages est situé « à 4 km de l’école européenne et à 10 km des institutions européennes ». Il dispose d’excellentes connexions avec les transports en commun. La VUB et l’UZ Bruxelles se trouvent à distance de marche.

    40

    De Lichttoren (Anvers)

    Immpact vous propose de « vivre dans un chef d’œuvre signé Bob Van Reeth », architecte flamand bien connu. Ces deux tours blanches de 19 étages comprenant un total de 147 appartements seront situées dans le parc Spoor Noord, véritable poumon vert de la ville. Chaque logement dispose de sa propre terrasse et d’une vue sur la ville historique, les environs du quartier ’t Eilandje ou l’Escaut et le port.

    41

    Nieuwe Kade (Anvers)

    Développé par le bureau d’architectes anversois Poponcini & Lootens, cet immeuble de 7 étages comprend 89 appartements de standing de 1, 2 ou 3 chambres. Chaque appartement est lumineux et possède une grande terrasse avec vue sur l’eau. À un jet de pierre du Park Spoor Noord et de ’t Eilandje « ce projet prestigieux situé en plein coeur d’Anvers est sans aucun doute un investissement intelligent », suggère Immpact. Un parking est prévu en sous-sol.

    42

    Koffienatie (Anvers)

    Koffienatie accueille 35 appartements avec 1, 2 ou 3 chambres dans un ancien entrepôt de café de 4 étages, au centre d’une cour intérieure arborée. La transformation a été réalisée par le cabinet Polo Architects qui a conservé la structure visible des poutres-colonnes, renforçant la sensation de loft. Le projet immobilier se trouve juste à côté du quartier ’t Eilandje près du port, non loin de. Park Spoor Noord et du Museum aan de Stroom (MAS).

    43

    Zuiderkaai (Anvers)

    Ce projet luxueux à petite échelle est situé au sud d’Anvers, entre les anciens docks aujourd’hui comblés, les quais de l’Escaut et le palais de justice. L’immeuble de 4 étages consiste en un ensemble de 22 appartements de prestige à 1, 2 ou 3 chambres et de penthouses, bénéficiant d’une grande terrasse et d’un espace de parking en sous-sol. Une implantation haut de gamme dans le quartier du Vieux Sud, proche du Ring ainsi que du Singel (salle de spectacle).

    44

    Park Oost (Anvers)

    Ce projet d’immeuble de 8 étages, prévu sur l’ancien site de la gare d’Anvers-Est, proposera des appartements de 1, 2 et 3 chambres avec parking sous-terrain. Immpact promet une vue sur les espaces verts avoisinants : le Rivierenhof d’un côté, les parcs anversois de l’autre. Desservi par les transports en commun, le quartier, en plein essor, se trouve proche du Ring et du Singel, sans oublier les pistes cyclables vers le centre et le Rivierenhof.

    45

    Delta (Anvers)

    Les 56 unités d’habitation du projet Delta sont constituées de plusieurs immeubles de 5 étages proposant des appartements de 1, 2 ou 3 chambres avec ou sans jardin, équipés d’une terrasse et d’un parking souterrain. « Investissez aujourd’hui dans le quartier le plus prisé de demain », enjoint Immpact. Delta est situé non loin du Parc Spoor Noord et de ’t Eilandje.

    46

    Leopold (Anvers)

    Ce projet concerne un complexe de trois blocs de logements de 4 étages comprenant des appartements et penthouses luxueux de 100 à 350 m² avec terrasses orientées sud-ouest, des maisons de 110 à 160 m² et un immeuble d’appartements de 80 à 150 m². Au cœur du quartier juif historique, riche en lieux culturels et restaurants, face au jardin botanique, le projet Leopold comprend deux grands jardins intérieurs de 1.400 m² chacun.

    47

    Arc (Deurne)

    La résidence Arc 100, un immeuble de 7 étages dans un quartier résidentiel, proposera des appartements à 1, 2 ou 3 chambres avec terrasses et parking souterrain « dans le district le plus vert de la ville d’Anvers ». Imaginé par Louis Caron Architecten ce long immeuble courbé est « un projet résidentiel de prestige » situé à proximité de magasins, écoles et très bien desservi par les transports en commun.

    48

    Corneel (Deurne)

    La résidence Corneel sera un complexe de 25 appartements de 2 ou 3 chambres avec terrasse, dans un immeuble de 3 étages conçu par m² architecten et situé dans un quartier familial proche du Rivierenhof (le plus grand parc d’Anvers). Grâce au prémétro, le centre de la Métropole est à 15 minutes, assure Immpact. Les arrêts de bus et de tram se trouvent derrière la résidence. L’E313 et le ring d’Anvers sont accessibles en quelques minutes depuis le parking souterrain de l’immeuble.

    49

    Horta Nova (Kontich)

    À la lisière du village de Kontich, à 15 km d’Anvers, le clos résidentiel Horta Nova propose 15 appartements (de 2 ou 3 chambres) et 6 maisons dans « un quartier vert où les familles se sentent bien, avec un accès optimal à Anvers, Malines et Bruxelles ». Le site est proche de la plus grande réserve naturelle de Kontich, Het Broekbos, et un parking souterrain est réservé aux habitants.

    50

    Charon (Lier)

    Le projet Charon imaginé par le cabinet De Architecten proposera 34 nouveaux appartements dans un bâtiment en forme de L à 3 et 4 étages. L’immeuble est situé dans un quartier résidentiel à circulation restreinte, à 20 km d’Anvers, à Lier (35.000 habitants), dont le Beffroi et le Béguinage du XIIIe siècle sont inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. La gare est accessible à pied en 10 minutes et le complexe immobilier dispose d’un garage souterrain.

    51

    Geelvink (Geel)

    On s’éloigne d’Anvers avec ce projet conçu par le cabinet Crepain Binst & Architectes. À 45 km de la Métropole, cet immeuble lui aussi en L propose sur quatre niveaux des appartements à 2 et 3 chambres avec une terrasse-séjour ou un jardin privatif. Le complexe résidentiel est à 500 m à pied du centre de Geel (38.000 habitants). Les navetteurs peuvent rejoindre Anvers, Hasselt ou Maastricht via l’E313 et la gare est proche.

Via Valinvest (12%)

    52

    Val Saint-Lambert (Seraing)
    7,7 millions pour un « village commercial »

    Sur le site de la Cristallerie du Val Saint-Lambert à Seraing, fief d’Alain Mathot, autre membre du « club des cinq », Ogeo a avancé 7,75 millions d’euros (dont la grande majorité sous forme de prêt) au projet Cristal Park, un ambitieux complexe immobilier au cœur d’un parc boisé de 110 hectares. « Cristal Park s’organise autour d’un village commercial visant l’équipement de la maison, le temps libre et les loisirs (60.000 m²) et d’un centre de loisirs avec piste de ski indoor, aquapark, restaurants, cafés et loisirs de plein air (26.000 m²), détaille le site internet de Speci SA (Société de promotion et d’étude de concepts immobiliers), l’initiatrice du projet Il accueillera 4 lotissements résidentiels (16, 24, 39 et 50 lots), un Business Park de 12 immeubles de bureaux (30.000 m²), un hôtel de 120 chambres et la nouvelle cristallerie. » Le site de Speci n’est pas à jour : la piste de ski indoor a été abandonnée en 2014. Sur le plan financier, Ogeo a investi 200.000 euros de capital en 2011 pour détenir 11,84 % de Valinvest SA, l’actionnaire majoritaire d’Immoval SA qui porte le projet. Au moment de l’engagement d’Ogeo, deux des cinq administrateurs socialistes du fonds de pension sont des élus de Seraing : le président André Gilles (député provincial) et Alain Decerf (1er échevin). Le projet pourrait créer jusqu’à 800 emplois. Le rendement annuel global moyen de l’investissement d’Ogeo Fund est supérieur à 7 %, estime le fonds de pension, qui y dispose de plusieurs garanties : gages sur terrain, mandats hypothécaires... « On compte que 2017 servira à l’obtention de tous les permis, expliquait Alain Mathot en janvier à La Dernière Heure. Il ne devrait pas y avoir de farouche opposition. Les travaux pourraient ainsi être entamés en 2018 et achevés pour 2019. » |15|

Via un véhicule indéterminé

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    Paradis (Liège)

    Un projet sur lequel Ogeo Fund n’a jamais communiqué concerne le nouveau quartier Paradis à Liège, juste à la sortie de la gare Calatrava. Il apparaît sur le site du cabinet d’architectes Audex & Partners (lire notre enquête dans Dérivations #4) et concerne la « construction de deux immeubles d’appartements ». Le projet consiste à démolir la maison du 102 rue Paradis, qui abrite actuellement un sex-shop, sise juste à côté du siège du CDH de Liège. Cet immeuble possède un parking à l’arrière qui communique avec la rue de Serbie, perpendiculaire à la rue Paradis. Le second immeuble à appartements sera construit à la place du parking, rue de Serbie. Ces deux nouvelles constructions sont situées sur le côté gauche de la future esplanade des Guillemins. Le côté droit sera quant à lui dédié au projet « Paradis Express » mené par le bureau d’architecture Jaspers-Eyes, celui-là même qui avait déjà construit la nouvelle tour des Finances. Paradis Express, qui sera construit entre cette tour et la gare, est un projet d’écoquartier assurant une mixité des fonctions de bureaux, de logements et de commerces de proximité. On imagine mal que cet investissement d’Ogeo Fund dans ce quartier moderne, porteur et admirablement situé ne soit pas rentable.

|1| Selon le rapport annuel 2015 d’Ogeo Fund (p.36) : « Nos immobilisations passent de 203.038.850,36 EUR au 31/12/2014 à 204.715.940,29 EUR au 31/12/2015. Cette augmentation est principalement due aux investissements liés à la rénovation en cours de notre siège social sis Boulevard Piercot. »

|2| Le Scan, RTBF, 21 février 2017.

|3| « Justice Department Announces Two Banks Reach Resolutions under Swiss Bank Program », Office of Public Affairs, Department of Justice, 31 décembre 2015.

|4| « Quand Ogeo investit à Belval », La Libre Belgique, 20 décembre 2013.

|5| -Amnesty International, rapport annuel 2016-2017.

|6| Joël Matriche, « Ce fonds lié à Publifin qui a acquis Bavière », Le Soir, 1er mars 2017.

|8| - « Belgians invest in Aspotogan golf course », The Chronicle Herald, 31 octobre 2014.

|10| « Opening of planned Aspotogan Ridge golf course put on hold », The Chronicle Herald, 3 juin 2016.

|11| Marc Beyens renseigne l’adresse de cette propriété en tant que domicile dans les comptes annuels d’Ogeo 2 Pension (qui gère les pensions complémentaires dites « deuxième pilier » d’entreprises publiques, parapubliques et privées) en 2013, et de Mithra en 2014 et 2015 (en tant qu’administrateur de ces entités).

|13| « Bouwvergunning Queen Towers in Gent vernietigd », Belga, 13 mars 2016.

|14| Lire Dérivations #4, pp. 52-55.

|15| « Une solution pour le Cristal Park », La Dernière Heure, 23 janvier 2017.